Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/137

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Scott. Mais faut-il aller plus loin, et par exemple, faut-il faire état des jugements historiques de Balzac, en tant que tels, et comme on fait des jugements de Guizot, par exemple, ou même de Michelet, sur la Révolution, sur l’Empire, sur la Restauration ? C’est l’opinion de quelques balzaciens fervents, et si nous les laissions dire, une centaine de pages du Médecin de campagne [1833], — c’est le chapitre intitulé : le Napoléon du Peuple, — contiendraient autant de vérité que les vingt volumes de Thiers sur le Consulat et l’Empire. On cite aussi les conversations des hommes d’État de la Comédie humaine, les Rastignac et les de Marsay, dont l’une des plus curieuses est celle qui sert de Post-scriptum à Une ténébreuse Affaire. Mais ce n’est là, je pense, qu’un exemple du besoin que nous avons de confondre les genres ! et, au lieu d’être d’admirables romans, si la Cousine Bette ou un Ménage de Garçon étaient de vraies « histoires », quel bien, je veux dire quel honneur croit-on qu’il en revînt à Balzac ? Est-ce donc qu’en affectant les allures de l’indépendance d’esprit, nous serions toujours esclaves des catégories de