drame, « racontés » en quelque sorte au lieu d’être « écrits pour la scène ». Si donc ni la solidité des « plans », ni la « force des conceptions » ne sont des mérites propres au roman, et, pour ainsi parler, des parties essentielles de sa définition, nous n’avons rien dit, nous non plus, d’essentiel à notre sujet, si nous ne trouvons à louer dans Balzac que la « force de ses conceptions », et la « solidité de ses plans ». Nous voulons en dire autre chose, et nous le voulons parce que nous le devons. Nous pouvons donc, chemin faisant, comparer son Grandet à l’Harpagon de Molière, — de quoi d’ailleurs on ne s’est pas fait faute, — et pourquoi pas ses ambitieux à ceux de Corneille ? Les ambitieux de Corneille n’aspiraient pas tous à des trônes, et ceux de Balzac n’aspirent pas moins à la domination qu’à l’argent. Mais ces comparaisons ne sont toujours qu’un amusement. Elles ne vont pas au fond de la chose. Et je sais qu’il est difficile « d’aller au fond de la chose » : nous n’effleurons de tout que les superficies ! Mais c’est pourtant comme « roman » qu’il faut qu’on essaie de caractériser le roman de Balzac, et je ne conçois de moyen
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