Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/150

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d’y réussir que de le prendre par celles de ses qualités ou ceux de ses défauts qui nous paraissent n’appartenir uniquement qu’au roman de Balzac.

Ce ne sera pas en nous efforçant de démêler ce qu’il y a de « romantisme » dans son œuvre, si, d’ailleurs, et comme nous le croyons, ce qu’elle contient de plus « romantique » pourrait bien être aussi ce qu’elle contient de moins « balzacien ». On n’échappe jamais entièrement à son temps, et, ne fût-ce que pour le peindre, il est nécessaire de l’avoir un peu vécu. Il y a donc en Balzac des traits d’un romantique ; il y en a même plusieurs ; et on voit bien, si l’on prend la peine d’y regarder d’assez près, que la Comédie humaine est contemporaine de Ruy Blas. Le choix de certains sujets, — nous avons déjà signalé la Dernière incarnation de Vautrin, — l’exagération de quelques caractères, la sensibilité déclamatoire qui lui a dicté les premières pages du Lys dans la Vallée : « À quel talent nourri de larmes devrons--