Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/175

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est contemporaine des travaux par lesquels, tandis que l’ « archéologie », comme l’appelait Balzac, la linguistique et la philologie, renouvelaient la connaissance du passé, les grands naturalistes, — Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Blainville, — et les physiologistes de l’école de Magendie, renouvelaient les sciences de la nature et de la vie ?

Il en est autrement de Balzac, et son intelligente curiosité s’est étendue à tout ce qui pouvait intéresser un homme de son temps, curiosité rapide, sans doute, et curiosité souvent superficielle, mais curiosité singulièrement active, et dont le résultat a été, tout en augmentant la ressemblance extérieure de son œuvre avec la vie, de donner à cette œuvre un fondement qu’il serait permis d’appeler, et que j’ai déjà nommé « scientifique ». J’entends par là qu’en même temps que des récits, la plupart des romans de Balzac sont des « enquêtes », et il faudrait presque dire des « recueils de documents ». Son Cousin Pons, à cet égard, est d’autant plus significatif qu’ayant été « bâclé » plus vite [mars-mai 1847], les traces d’improvisation y sont plus visibles qu’ailleurs ; et