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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/206

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tion et même de charlatanisme. « Les législations ; les religions ; les histoires » ; c’est beaucoup : et Balzac les a peut-être devinées, mais « analysées » ! ou sérieusement, consciencieusement étudiées, c’est une autre affaire, et le correspondant de l’ « Étrangère » ne se moque-t-il pas un peu d’elle ? Si les législations, les religions, les histoires ne sont peut-être pas l’arcane qu’en voudraient faire quelques-uns de ceux qui les étudient, — et qui les monopoliseraient volontiers, s’ils le pouvaient, — elles ne se laissent pourtant pas surprendre en moins de temps que l’on n’en met à écrire Clotilde de Lusignan ; et, de fait, on ne voit que trop, quand il prétend toucher à de certains sujets, combien l’érudition de Balzac est superficielle. C’est ce que Sainte-Beuve lui prouvera [Cf. Port Royal, édit. in-18, I, 549-559] ; et c’est ce que jamais ils ne se pardonneront l’un à l’autre…

Mais ce qui est intéressant ici, c’est l’idée que Balzac se forme de l’observation. Tâchons en effet de le bien entendre. Que veut-il dire quand il se vante « d’avoir tout observé » ? Il n’a point pris de « notes », ni constitué de