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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/227

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que Balzac n’a pas cessé de faire à l’individualisme, — depuis le Médecin de campagne jusqu’à la Cousine Bette, — une conclusion de son enquête sur la société de son temps, et une conclusion dont la vraisemblance se fortifie, pour ainsi dire, de tout ce qu’elle a de contraire au tempérament du romancier. Pour qu’une telle conclusion s’imposât à Balzac n’a-t-il pas fallu qu’elle lui parût d’une évidence ou d’une clarté bien aveuglante ? — et ceci vaut sans doute la peine d’être noté.

Voici maintenant sur le suffrage universel une page que j’emprunte au Médecin de campagne ; c’est le docteur Benassis qui parle :

« Le suffrage universel, que réclament aujourd’hui les personnes appartenant à l’opposition dite constitutionnelle, fut un principe excellent dans l’Église, parce que, comme vous venez de le faire observer, cher pasteur, les individus y étaient tous instruits, disciplinés par le sentiment religieux, imbus du même système, sachant bien ce qu’ils voulaient et où ils allaient. Mais le triomphe des idées à l’aide desquelles le libéralisme moderne fait imprudemment la guerre au gouvernement prospère