Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/228

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des Bourbons serait la perte de la France et des libéraux eux-mêmes. Les chefs du côté gauche le savent bien. Pour eux, cette lutte est une simple question de pouvoir. Si, à Dieu ne plaise, la bourgeoisie abattait, sous la bannière de l’opposition, les supériorités sociales contre lesquelles sa vanité regimbe, ce triomphe serait immédiatement suivi d’un combat soutenu par la bourgeoisie contre le peuple, qui, plus tard, verrait en elle une sorte de noblesse, mesquine, il est vrai, mais dont les fortunes et les privilèges lui seraient d’autant plus odieux, qu’il les sentirait de plus près. Dans ce combat, la société, je ne dis pas la nation, périrait de nouveau, parce que le triomphe toujours momentané de la masse souffrante implique les plus grands désordres. Ce combat serait acharné, sans trêve, car il reposerait sur des dissidences instinctives ou acquises entre les électeurs, dont la portion la moins éclairée, mais la plus nombreuse, l’emporterait sur les sommités sociales dans un système où les suffrages se comptent et ne se pèsent pas.

 

» Telles sont les raisons qui m’ont conduit à