Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/237

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à rendre intéressant un personnage vertueux ? » Mais on ne l’a point écouté dans sa justification, et, jusque de nos jours, il se trouve encore des critiques ou des historiens de la littérature pour renouveler contre lui ce reproche d’immoralité. Dans quelle mesure l’a-t-il mérité ? C’est ce qu’il nous faut examiner d’un peu près, car je crains, à vrai dire, qu’il ne s’agisse ici d’une méprise assez grave, et que l’on ne se trompe, non seulement sur ce qu’il faut nommer du nom de « moralité dans l’art », chose vague et mal définie, mais sur les conditions elles-mêmes du roman. Une « représentation de la vie » doit-elle être plus « morale » que ne l’est la vie même ; pour quelles raisons, au nom de quels principes ; et si l’on décidait qu’elle dût l’être, que deviendrait alors cette fidélité de reproduction sans laquelle il ne saurait y avoir de « représentation de la vie » ?

En quoi consiste donc cette immoralité, et, avec Sainte-Beuve, la verrons-nous dans ce