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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/242

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— ou un Racine en son Bajazet, ils ne mettent communément que d’affreux criminels en scène, et, drame ou tragédie, quand on réduit tous ces chefs-d’œuvre à l’essentiel de leur intrigue, il ne s’agit, à la lettre, que de savoir lequel des deux égorgera l’autre : d’Égisthe ou d’Agamemnon, d’Hamlet ou de sa mère, de Rodogune ou de Cléopâtre ? Cependant on n’accuse d’immoralité ni Corneille, ni Shakespeare, ni Eschyle ; et, au contraire, on s’accorde à reconnaître en eux ce qu’on appelle de nos jours, des « professeurs d’énergie morale ». Pourquoi cela ? Le crime changerait-il de nom quand il est commis par des « personnes souveraines » ? Si jadis on a pu le croire, — et non pas sans quelque raison, — c’est ce qu’on ne croit plus de nos jours, ou du mois c’est ce qu’il serait difficile de nous faire admettre. Seulement, en ce cas, sachons renoncer à des critiques, dont l’apparente solidité, n’étant fondée que sur ces conventions, chancelle ou s’écroule avec elles. Il n’y a pas plus d’immoralité dans le sujet de la Dernière incarnation de Vautrin qu’il n’y en a dans les sujets habituels du drame et de la tragédie classiques : il y a