Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/306

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même nous sommes tenus de nous demander s’il l’a été ? Rappelons au surplus qu’il n’a pas ignoré lui-même les lacunes, ou du moins quelques-unes des lacunes de son œuvre ; et, en ce qui touche notamment le problème social de l’éducation, c’est ce que nous déclarent ces quatre titres, ou trois au moins de ces quatre titres que nous avons déjà relevés au programme de la Comédie : les Enfants, un Pensionnat de demoiselles, Intérieur de collège, et Anatomie des corps enseignants. Cette « anatomie » eût sans doute été pathologique.

Un autre défaut des quatre-vingt-dix-sept ouvrages, romans ou nouvelles, qui composent la Comédie humaine, c’en est la prodigieuse et choquante inégalité. La faute en est sans doute aux étranges ou furieux procédés de travail qui furent ceux de Balzac, et aux conditions plus qu’anormales d’improvisation, de hâte, et de fièvre dans lesquelles on a vu qu’il avait mis son œuvre au monde.

Voici, par exemple, la Femme de Trente ans ; c’est un récit d’environ deux cent cinquante pages, qui se compose aujourd’hui de six chapitres. Le premier de ces chapitres, inti-