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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/313

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pour que ni la critique, ni sans doute le temps ne puissent mordre sur son œuvre. La voilà devant nous, telle que l’ont faite, et comme achevée, plus de cinquante ans écoulés depuis la mort de Balzac ! La voilà, détachée de ses origines et des circonstances de sa production ; dégagée aussi des chicanes de la critique ; établie dans son rang par le jugement de deux générations ! La voilà, telle que l’on peut d’ailleurs l’aimer ou ne pas l’aimer, — ceci est affaire de goût, — mais telle que l’on n’en peut méconnaitre la valeur ni celle de l’homme qui nous l’a léguée ! Il nous reste à tâcher de dire quelle fut la valeur vraie de cet homme, et la place qu’il occupe dans histoire de l’esprit français.

L’écrivain n’est pas de « premier ordre, » ni seulement de ceux dont on peut dire qu’ils ont reçu du ciel, en naissant, le don du « style » ; et à cet égard, nulle comparaison n’est possible entre lui et tel de ses contemporains : George Sand, par exemple, ou Victor Hugo. « En