C’est à dater aussi de ce moment que commence pour lui la vie fiévreuse et désordonnée qui sera désormais la sienne, où les aventures ne tiendront que fort peu de place, mais qui n’en sera pas moins plus épuisante que celle d’aucun de ses contemporains, que l’existence décousue, mais joyeuse, du vieil Alexandre Dumas, et que l’existence laborieuse, mais si régulière, de Victor Hugo. « Le feu a pris rue Lesdiguières, no 9, à la tête d’un pauvre garçon, — écrivait-il à sa sœur confidente, — et les pompiers n’ont pu l’éteindre ». L’incendie allait durer vingt-cinq ans sous la cendre, et le « pauvre garçon » devait s’y consumer. Disons d’ailleurs que c’est ici le beau côté de la vie et du caractère de Balzac. Sa confiance en lui-même, qui ne va pas toujours sans charlatanisme, — et, tout à l’heure, il ne nous sera que trop facile d’en donner plus de preuves que nous ne voudrions, — n’a eu d’égale que son acharnement au travail ; et il est vrai que les détails qu’on lit à ce sujet dans sa Correspondance ne vont pas