Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/55

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sait sans doute à la comtesse Hanska de constater qu’en toute occurrence la fertilité des ressources de Balzac était supérieure à ses embarras ! et, en effet, le spectacle n’est pas banal de voir ses chefs-d’œuvre s’engendrer de ses besoins de luxe, et sa fécondité, non seulement n’être pas tarie dans sa source, mais croître, pour ainsi dire, avec les exigences de ses créanciers, les nécessités de sa situation, et l’énormité de ses gains. Qui ne sent d’ailleurs que, si les questions d’argent avaient tenu dans sa vie moins de place, elles en tiendraient moins aussi dans son œuvre ; et qui doute que l’œuvre y perdit, je ne veux pas dire de sa « beauté », mais certainement de son caractère et de sa « modernité » ?

Une fois cependant il faillit succomber, et ce fut aux environs de 1825, quand l’Héritière de Pirague, Clotilde de Lusignan, Argow le Pirate et Jane la Pâle ne lui ayant pas rapporté tout ce qu’il en avait espéré, son impatience prit une autre voie de brusquer la fortune, et que, d’homme de lettres, — car de 1825 à 1828, il ne devait rien ou presque rien produire, —