Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/65

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cherche de l’Absolu, que dans madame de Mortsauf, l’assez déplaisante héroïne du Lys dans la Vallée. Et on peut ajouter que, dans aucun de ses personnages, ou dans aucun endroit de son œuvre, non pas même dans les nombreuses lettres de sa Correspondance où il parle d’elle, Balzac n’a mieux exprimé qu’en Balthasar Claës la nature de son affection pour cette grande amie de sa jeunesse, elle, toujours prête à tout lui sacrifier, et lui, comme Balthasar, toujours prêt, dans l’intérêt du « grand œuvre », à la dépouiller et à la désespérer en l’adorant. « Vous comprenez, — écrivait-il à l’étrangère, en 1834, en lui parlant de madame de Berny, — vous comprenez que je n’ai pas tracé Claës pour faire comme lui ! » On ne se défend guère d’un reproche de ce genre, et on ne va soi-même au-devant de lui, que quand on craint de l’avoir mérité.

Je n’écris pas ici la chronique des amours de Balzac, et même, je l’avoue, s’il n’y avait eu que moi pour soulever le voile qui nous dérobait la figure de madame de Berny, je l’aurais laissé retomber, et il l’abriterait encore. J’aurais eu tort, assurément, et je n’en fais