Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’aveu que pour m’en excuser. Ce n’est pas pour « s’insérer » dans la biographie de Balzac que madame de Berny l’a aimé ! Et cependant, qui répondrait que la vague idée d’être un jour associée publiquement à la gloire de cet affamé de célébrité n’ait pas été pour quelque chose dans la persistance de son affection ? Mais si l’on ne peut dire avec certitude que ce soit le cas de madame de Berny, c’est sûrement celui de la comtesse Hanska, et c’est ce qui nous oblige à dire quelques mots d’elle. On n’écrit pas, du fond de l’Ukraine, à un homme de lettres, que d’ailleurs on ne connaît point, pour échanger avec lui de purs propos d’esthétique, et deux autres sentiments, en général, se glissent dans une correspondance de ce genre, qui sont : l’espérance plus lointaine d’être admise au partage de la gloire du grand homme ; et l’intention, plus prochaine, de le troubler un peu.

Ai-je besoin, après cela, de rappeler que nous avons, de Balzac à madame Hanska, tout un volume de lettres, — et nous en aurons bientôt deux, — qui contiennent sur Balzac lui-même, et aussi sur quinze ou dix-huit ans de notre histoire