lointaines ou plus délibérées, que de se manifester, que de s’exercer, et si l’on le veut, que d’étonner le monde, par la grandeur de son déploiement. Encore cela ne dépend-il pas d’elle, et de même que Balzac n’écrit mal qu’autant qu’il s’applique à bien écrire, de même ses plus mauvais romans, — et il en a fait quelques-uns de détestables, au premier rang desquels aucune considération ne m’empêchera de mettre la Femme de trente ans, — sont-ils ceux où il a voulu faire preuve de plus de pénétration ou de délicatesse, de psychologie, de littérature ou d’art qu’il n’en avait.
L’art de Balzac, c’est sa nature ; et tel n’est pas le cas de tous les grands artistes, — parmi lesquels, au contraire, on en citerait plusieurs dont l’art ne consiste que dans le triomphe qu’ils ont remporté sur leur nature, — mais peut-être est-ce le cas de tous les « créateurs ». On ne fait vraiment « concurrence à l’état civil », selon le mot du grand romancier, qu’avec des procédés analogues ou semblables à ceux de la nature, consciente peut-être de son but, mais inconsciente des moyens qu’elle prend, ou plutôt qui lui sont imposés pour