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Page:Brunetière - L’Évolution de la poésie lyrique en France au dix-neuvième siècle, t2, 1906.djvu/176

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L’ÉVOLUTION DE LA POÉSIE LYRIQUE

Et l’eau vive s’endort dans les porphyres roux,
Les rosiers de l’Iran ont cessé leurs murmures.
...........
Tout se tait....
............
Les rosiers de l’Iran ont cessé leurs murmures,
Et l’eau vive s’endort dans les porphyres roux.


Ne serait-il pas, après cela, bien surprenant, impossible même, que tant d’autres poèmes, eux aussi réputés purement descriptifs et loués uniquement comme tels, ne fussent pas autre chose, et tout autre chose que de pures descriptions ? Vous connaissez les Eléphants : <poem style="margin-left:3em; font-size:90%"> Le sable rouge est comme une mer sans limite, Et qui flambe, muette, affaissée en son lit. Une ondulation immobile remplit L’horizon aux vapeurs de cuivre où l’homme habite ............. Tel l’espace enflammé brûle sous les cieux clairs. Mais, tandis que tout dort aux mornes solitudes, Les éléphants rugueux, voyageurs lents et rudes, Vont au pays natal à travers les déserts. ............. D’un point de l’horizon, comme des masses brunes, Ils viennent, soulevant la poussière, et l’on voit, Pour ne point dévier du chemin le plus droit, Sous leur pied large et sûr crouler au loin des dunes. ............ L’oreille en éventail, la trompe entre les dents. Ils cheminent, l’œil clos. Leur ventre bat et fume. Et leur sueur dans l’air embrasé monte en brume, Et bourdonnent autour mille insectes ardents.