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méthodes nouvelles fut singulièrement ralenti par toutes ces persécutions[1]





  1. Le 1 septembre 1704 Foucault, fidèle disciple de Colbert, fit établir au Collège des Jésuites de Caen, une chaire de mathématiques et d’hydrographie pour l’instruction des jeunes gens qui prennent le parti de la mer. L’inauguration solennelle, avec discours français, eut lieu le 27 mars 1705. Et le programme spécifie bien « On dictera et on expliquera les traités en françois, suivant l’intention de Sa Majesté » (Mém., éd. citée, p. 365). A Dunkerque on admettait le flamand. Il est à remarquer, et ceux qui étudient l’origine de l’enseignement des langues vivantes en France tireront peut-être quelque profit de ces renseignements, que c’est dans ces écoles qu’on semble avoir organisé tout d’abord l’enseignement des langues étrangères, au début de 1701. Le 16 janvier, Pontchartrain fait savoir à M. Bégon, intendant de La Rochelle, que le Roi n’a pas approuvé l’idée de confier aux Jésuites de La Rochelle, le soin d’enseigner les langues angloise et hollandoise. Il faut chercher d’autres maîtres, au besoin en faire venir de Dunkerque et de Bordeaux, et engager la ville à payer leur traitement (Arch. Nat., O1362, fo 21). Le même jour, Pontchartrain avertit l’intendant de Bordeaux qu’il approuve le choix du maître de langue hollandaise, mais qu’il veut aussi qu’on enseigne l’anglais (Ib.). Le Secrétaire d’Etat de la maison du Roi écrit à M. de Vaubourg, intendant de Rouen, le 17 avril de la même année, que le nommé Parent se présente pour enseigner l’anglais à Rouen moyennant 1200 l. d’appointements, le logement et les privilèges des maîtres d’hydrographie (Ib., fo 149) ; le même écrivait à M. Bignon, intendant d’Amiens, le 15 janvier : « J’ay dit au roy la difficulté que vous aviez de trouver des maistres pour enseigner les langues à Calais, mais comme S. M. souhaitte qu’on y en établisse, Elle m’ordonne de vous dire qu’il faut que vous en fassiez chercher de capables, soit à Dunkerque ou ailleurs, et que vous engagiez la ville à faire un fonds pour le payement des appoinctemens, en sorte que cet établissement puisse estre fait au plustost. » (Arch. Nat., O1362, fo 20 vo.)