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Ministre. C’est à vous qu’il appartient de prendre une décision.

Il serait à peine besoin d’établir le droit que vous en avez si quelques personnes n’affectaient de croire que Rome a parlé et que tout est dit.


L’ORTHOGRAPHE ET L’ÉCOLE


L’intérêt de l’enseignement public est trop fortement engagé dans cette question pour qu’il appartienne à qui que ce soit, en dehors du ministre responsable et du Conseil supérieur, de prononcer définitivement.

La première preuve que j’en veux donner, Monsieur le Ministre, c’est que les adversaires comme les partisans de la réforme s’adressent à vous. C’est à vous que doit aller la pétition de la Revue Bleue, mais c’est à vous aussi que la Ligue de l’enseignement, l’Alliance française, la Mission laïque française, l’Association de la presse pédagogique, l’Union des Directeurs et Directrices d’école de la Seine, l’Association des anciens Élèves de l’École Normale de la Seine, l’Association pour la simplification de l’orthographe, le Congrès des instituteurs, divers Conseils généraux ont présenté leurs vœux.


Comment en serait-il autrement, et qui aurait la naïveté de se tourner ailleurs ? Un des membres de l’Académie, — et non des moindres, — un jour où j’essayais de lui demander grâce pour les principales victimes de l’orthographe, les enfants de l’école primaire, me répondit : « L’école primaire, je l’exècre ! » C’était une boutade,