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ET DES ÊTRES QUI L’HABITENT AVEC L’ESPÈCE HUMAINE.

main, c’est que souvent ces couches se trouvent à nu sur le penchant des collines.

Si nous prenons pour règle de jugement les besoins de l’espèce humaine, nous pourrons poser en principe que le globe devait remplir deux conditions essentielles pour que l’homme civilisé y pût prendre place. Il fallait d’abord qu’un sol s’y fût produit, propre à l’agriculture ; il fallait de plus que les métaux fussent répartis d’une manière générale sur toute sa surface, et particulièrement le fer, de tous les métaux le plus important.

Toutefois, ici non plus que dans aucune autre circonstance, je n’exagérerai pas cette théorie des rapports de l’espèce humaine avec le globe qu’elle habite, jusqu’à prétendre que nous ayons été le but unique et exclusif de tous les grands phénomènes géologiques qui s’y sont succédé. Nous devons bien plutôt considérer tous les bienfaits qui en dérivent pour nous comme des conséquences accidentelles et secondaires, lesquelles, pour n’avoir point formé l’objet exclusif de la création, n’en sont pas moins entrées dans les prévisions et dans les plans du souverain architecte lorsqu’il créa cet univers sur lequel il voulait, après un temps déterminé, fixer la résidence de l’espèce humaine[1].

  1. Il est de fait qu’en nous appliquant à l’étude de la nature nous trouvons chaque jour quelque utilité nouvelle à des choses qui jusque là nous paraissaient en être absolument dépourvues. Mais il en est qui de leur nature sont telles qu’on ne peut admettre qu’elles aient été créées pour le bien de l’homme ; et d’autres sont d’un ordre tellement élevé qu’il y aurait présomption à prétendre qu’elles aient été faites uniquement pour notre usage. L’homme n’a aucune relation avec la portion du globe située à quelques mètres seulement plus bas que la superficie ; car qui voudrait soutenir que toute cette énorme sphère massive n’aurait été créé que comme un support inébranlable pour la mince pellicule sur laquelle nous nous agitons ? Est-ce que les courans magnétiques ne traversent sans cesse la terre et les mers que pour diriger de ce côté