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SAURIENS VOLANS.

niers, varient aussi de sept à onze seulement, tandis que chez les ptérodactyles il y en a près de vingt. Les côtes des ptérodactyles sont minces et filiformes comme celles des lézards ; les côtes chez les oiseaux sont plates et élargies, et portent des apophyses récurrentes encore plus élargies et qui ne se rencontrent que dans cette classe. Dans les pieds des oiseaux, les os métatarsiens sont soudés en une seule pièce, tandis que ces mêmes os chez le ptérodactyle demeurent au contraire parfaitement distincts. Enfin, le bassin diffère considérablement de celui d’un oiseau, et se rapproche au contraire du bassin d’un lézard ; et tous ces divers faits ne laissent aucun doute sur la place que doit occuper le ptérodactyle parmi les lézards, nonobstant les rapports étroits que la présence d’organes du vol semblerait établir entre cet animal, et les oiseaux ou les chauves-souris[1].

Le nombre et les proportions des os des doigts aux membres antérieurs et postérieurs chez le ptérodactyle exigent de nous un examen détaillé ; car leur concordance avec ce que l’on observe dans les organes correspondans chez les lézards nous conduira à d’importantes conclusions.

Comme fait isolé, c’est une chose qui semblera de bien peu

  1. Dans une espèce provenant du lias de Lyme Regis, le pterodactylus macronyx (Géolog. Transact. N. S. et V, iii, pl. 27, p. 220), on rencontre une disposition peu commune, dans le but de supporter une tête lourde à l’extrémité d’un long cou, et de lui permettre des mouvemens faciles. Cette disposition consiste dans des tendons osseux parallèles aux vertèbres cervicales, et pareils à ceux qui longent le clos du chevrotain pygmée (moschus pygmæus) et d’un grand nombre d’oiseaux. Aucune disposition pareille ne se rencontre chez les lézards modernes ; tous ont le cou fort court, et aucune disposition analogue n’est nécessaire pour le soutien de leur tête : cette compensation apportée par l’existence de tendons à la faiblesse qui résulte de l’alongement du cou est un exemple de l’emploi dans un ordre éteint des reptiles les plus anciens, d’un mécanisme que nous retrouvons encore aujourd’hui appliqué à produire les mêmes résultats sur d’autres points de la colonne vertébrale, dans certaines espèces de mammifères et d’oiseaux.