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PTÉRODACTYLES.

d’importance que de savoir si un lézard vivant ou un ptérodactyle fossile ont leur quatrième doigt composé de quatre ou bien de cinq pièces ; mais quiconque aura la patience d’étudier les détails de cette structure y trouvera une nouvelle application de ce principe général que des faits en apparence minimes et dénués d’intérêt peuvent acquérir une haute importance si on les met en rapport avec d’autres qui, eux-mêmes, considérés isolément, sembleraient également insignifians. Il peut arriver que des détails de cette nature, étudiés dans leurs rapports avec les organes ou les proportions d’autres animaux, jettent une vive lumière sur des points du plus grand intérêt en physiologie, et se rattachent par suite aux considérations les plus élevées de la théologie naturelle. L’étude du membre antérieur, chez les lézards actuels[1], nous fait voir que le nombre des phalanges s’accroît régulièrement d’une, depuis le premier doigt ou pouce qui a deux phalanges, jusqu’au troisième qui en a quatre. Or tel est précisément l’arrangement numérique que l’on observe dans les trois premiers doigts de la main du ptérodactyle[2].

Ces trois premiers doigts du reptile fossile s’accordent donc par leur structure avec ceux du membre antérieur des lézards actuels ; mais, comme le bras du ptérodactyle devait être converti en un organe de vol, les phalanges du quatrième ou du cinquième doigt ont pris un alongement considérable, dans le but de supporter une membrane alaire[3].

  1. Pl. 22, B.
  2. Pl. 22, C, D, E, N, O, fig. 30-38.
  3. Ainsi Cuviera fait voir que dans le pt. longirostris (pl. 21, numéros 39-42) et dans le pt. brevirostris (pl. 22, fig. O, 39-42], le quatrième doigt se composait de quatre phalanges alongées, et que l’absence de la cinquième, ou phalange onguéale, s’explique par ce fait que son existence était sans utilité. Dans le pt. crassirostris, d’après Goldfuss (pl. 22, fig. A, N.), cette phalange onguéale existe au quatrième