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PTÉRODACTYLES.

toujours la plus longue, et l’antépénultième la plus courte ; or, c’est précisément là ce que l’on observe dans les membres postérieurs des lézards[1]. Le but apparent de cette place qu’occupent les phalanges les plus courtes dans le milieu de la longueur des doigts chez les lézards, est de permettre à ces doigts une flexion plus considérable, pour qu’ils puissent entourer et étreindre des rameaux et des branches d’arbres de dimensions diverses, ou s’appliquer sur les inégalités du sol et des rochers dans l’acte de courir ou de grimper[2].

De pareilles concordances dans le nombre et dans les proportions des parties ne peuvent devoir leur origine qu’à un plan préparé à l’avance, pour que chacune fût en harmonie avec les fonctions spéciales qu’elle devait remplir ; elles nous permettent d’assigner à un animal éteint la place précise qu’il doit occuper dans une famille de reptiles actuellement existante ; et lorsque, dans presque chacun des os qui composent le squelette du ptérodactyle, nous rencontrons tant de particularités caractéristiques de cette même famille, mais modifiées précisément autant que l’exigeait l’introduction d’une fonction nouvelle, la fonction du vol, nous sommes frappés de l’unité de plan qui domine chaque

  1. Si nous admettons avec Goldfuss que le pt. crassirostris ait un doigt postérieur de plus que n’en indique Cuvier pour les autres espèces de ptérodactyles, loin qu’il y ait là une violation des analogies dont l’étude nous occupe maintenant, nous ne pouvons y voir qu’un rapport de plus avec les lézards vivans ; nous avons vu que cet animal diffère en outre des autres ptérodactyles en ce que c’est le cinquième doigt au lieu du quatrième qui s’agrandit pour supporter l’aile.

    Il est cependant probable que le cinquième doigt postérieur n’avait que trois phalanges, par les mêmes raisons qui nous ont déterminés à assigner ce nombre au cinquième doigt antérieur. Cuvier regardait, dans le pt. longirostris, le petit os figuré pl. 21, n. 36, comme le rudiment d’un cinquième doigt.

  2. Les doigts des oiseaux offrent un pareil arrangement numérique des os, et dans un but tout semblable.