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SAURIENS VOLANS.

partie, et façonne pour le but d’une locomotion aérienne des organes qui, dans tous les autres genres, sont modifiés dans le sens d’une locomotion terrestre ou aquatique.

La comparaison des extrémités postérieures chez le ptérodactyle et chez la chauve-souris[1] nous fait voir que cette dernière, de même que presque tous les autres mammifères, a trois phalanges à chaque doigt, le pouce excepté, où il y en a deux seulement. Mais les deux phalanges de ce pouce sont égales en longueur aux trois de chacun des autres doigts, de telle sorte que les cinq ongles sont rangés sur une ligne droite, et forment par cette disposition un crochet multiple à l’aide duquel l’animal se suspend dans des autres, la tête en bas, pendant toute la durée le ses longues périodes d’hibernation : le résultat de cet arrangement, c’est que le poids de son corps se partage également entre chacun de ses dix doigts. L’inégalité des doigts du ptérodactyle a dû lui rendre impossible de ranger ainsi ses griffes sur une seule ligne ; et comme d’ailleurs il ne lui eût pas suffi d’un ongle seulement pour supporter pendant un long temps le poids du corps tout entier, nous en pouvons conclure que les ptérodactyles ne se suspendaient pas à la manière des chauves-souris. Le volume et la forme des pieds de la jambe et de la cuisse prouvent que ces animaux pouvaient se tenir debout avec fermeté, les ailes pliées, et posséder ainsi une progression tout analogue à celle des oiseaux ; comme eux aussi, ils ont pu se percher sur des arbres, en même temps qu’ils avaient la faculté de grimper le long des rochers et des falaises en s’aidant des pieds et des mains, comme le font aujourd’hui les chauves-souris et les lézards.

Quant à leur régime, Cuvier pense qu’il se composait d’insectes, et la grandeur des yeux le porte à conclure que c’étaient

  1. Pl. 22, K.