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SONT D’ACCORD AVEC LES LIVRES SACRÉS.

le neuvième verset se prononce : nulle part il n’y est dit que le sec ou les eaux aient été créés le troisième jour.

On peut interpréter de la même manière le quatorzième verset et les quatre suivans. Ce que l’on y dit des luminaires célestes paraît avoir trait seulement à leurs rapports avec notre planète, et plus spécialement encore avec l’espèce humaine qui allait y prendre place. Nulle part il n’est dit que la substance même du soleil et de la lune ait été appelée à exister pour la première fois le quatrième jour[1] ; le texte peut également signifier que ces corps célestes furent à cette époque spécialement adaptés à certaines fonctions d’une grande importance pour l’espèce humaine : — « À verser la lumière sur le globe ; à régner sur le jour et sur la nuit. » — « À fixer les mois et les saisons, les années et les jours. » — Quant au fait même de leur création, il avait été annoncé d’avance dès le premier verset. La Genèse mentionne aussi les astres (Ch. I. 16), mais en trois mots seulement et pour ainsi dire sous forme de parenthèse, comme si elle ne se fût proposé d’autre but que de nous rappeler que tous ils avaient été créés par la même puissance qui avait fait exister déjà le soleil et la lune, ces autres luminaires d’une importance bien plus grande pour nous[2]. Cette mention si brève accordée en passant à toute la phalange innombrable de ces corps célestes, dont chacun, selon toute probabilité, est un soleil à part, et le centre d’un système planétaire, tandis que la lune, notre petit satellite, est cité comme approchant du soleil par son importance, nous démontre clairement qu’il n’est accordé d’autre intérêt aux phénomènes astronomiques que celui qui résulte de leurs rapports

  1. Voyez les notes, pages 18 et 22
  2. Les mots veeth haccocubim se traduisent littéralement par : « Et les étoiles. »
    E. B. Pusey.