« Le sable siliceux est nécessaire à la formation des grandes dunes, parce qu’il est le seul qui se dessèche immédiatement aux premiers rayons du soleil et qu’il est plus rebelle que tout autre à la végétation. » (de Lapparent).
Ce sable n’est cependant pas aussi sec qu’on se l’imagine communément. Il renferme une humidité constante encore plus grande au sommet qu’à la base des dunes. Cette humidité maintient une certaine adhérence entre les grains de sable, et c’est ce qui permet à la dune de progresser sans être dispersée et éparpillée. Les grains sont très ténus. Leur diamètre est en moyenne de 7 dixièmes de millimètre.
Formation des dunes. — Plusieurs conditions sont nécessaires à la formation des dunes. Il faut : que les courants marins charrient du sable à la côte ; que la mer, en se retirant à marée basse, laisse à découvert une étendue de plage assez grande pour que le sable y sèche ; qu’enfin les vents du large soufflent plus souvent que ceux de terre pour pousser le sable du rivage vers l’intérieur du pays. Enfin, il n’est pas indifférent que la côte reste fixe ou se déplace, soit aux dépens des eaux, soit à leur avantage, par suite d’érosion ou d’affaissement. Les empiétements de la mer surtout favorisent les apports sableux.
Ces conditions ne se trouvent que trop bien réalisées sur le littoral gascon, où les apports de sable par la mer ont été et sont encore considérables, où, avec une amplitude océanique de 5m, la distance horizontale entre le niveau de la haute mer et celui de la basse mer varie de 100 à 250m, où les vents d’ouest sont de beaucoup les vents dominants, où enfin l’érosion marine et l’affaissement reportent constamment la ligne des rivages vers l’est.
« Lorsque la côte de la mer est basse et le fond sablonneux, dit Cuvier (Discours sur les révolutions du globe), les vagues poussent ce sable vers le bord ; à chaque reflux, il s’en dessèche un peu et le vent qui souffle presque toujours de la mer en jette sur la plage. Ainsi se forment les dunes, ces monticules sablonneux, qui, si l’industrie de l’homme ne parvient pas à les fixer par des végétaux convenables, marchent lentement, mais invariablement vers l’intérieur des terres, et y couvrent les champs et les habitations, parce que le même vent qui élève les sables du rivage sur la dune jette celui-ci du sommet de la dune à son revers opposé à la mer. »
Le mode de formation des dunes s’explique donc aisément La mer amasse du sable sur la plage, en se retirant elle le laisse à découvert, ce sable s’assèche sous l’influence du soleil et des vents, devient meuble. Le vent du large le pousse et le rejette sur la rive au delà de la ligne des hautes marées. Là, il l’amoncelle, entasse grain sur grain, chacun de ceux-ci n’étant pas assez léger pour voler comme la poussière. Généralement du reste, des obstacles naturels