Page:Buffault - Étude sur la côte et les dunes du Médoc.djvu/109

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lèvent pas à plus de 0m50 de hauteur, mais par les grandes tempêtes, il en vole jusqu’à 2m. Leur vitesse, souvent très grande et qui varie suivant leur poids et l’intensité du veut, diminue rapidement. Le vent ne les emporte pas à plus de 200 mètres de la plage.

On peut se rendre compte de ces phénomènes aujourd’hui encore dans quelques dunes non fixées de Soulac et de Grayan et, plus au sud, sur la dune littorale des forêts domaniales. Si l’on s’y trouve un jour de grand vent, on voit les dunes blanches enveloppées d’une couche brumeuse et mouvante de poussière ; sur les crêtes, on est fouetté par ce sable volant dont les grains piquent vivement le visage et les mains comme des milliers d’épingles et pénètrent dans les yeux, les oreilles et jusqu’entre les lèvres fermées.

Le principal effort des courants atmosphériques se dépensant sur le littoral et leur intensité diminuant à mesure qu’ils s’avancent dans les terres, il en résulte que les petits graviers, les sables grossiers, bref, les matériaux les plus lourds, se déposent les premiers près de la rive, tandis que les sables fins seront poussés plus loin du côté des terres.


Mouvements des dunes. — « Le vent est l’unique moteur des sables » (de Vasselot). Ce moteur agissant avec des intensités variées et dans divers sens, car il ne souffle pas constamment du même point de l’horizon, produit naturellement des irrégularités dans la composition, la forme et la marche des dunes.

Généralement, les sommets tendent à s’accroître et les dépressions à s’approfondir.

Généralement aussi, les dunes prennent la forme d’un croissant dont la concavité regarde les terres, le côté opposé au vent. Ce fait peut s’observer aujourd’hui à chaque pas dans les dunes fixées, celles-ci ayant conservé la forme qu’elles avaient lors de leur boi-