Page:Buffault - Étude sur la côte et les dunes du Médoc.djvu/143

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du moins sur le littoral médocain, autrement que par nos garde-feu modernes.

Un autre projet du célèbre ingénieur a eu le même sort, bien qu’ayant reçu un commencement d’exécution. Il consistait à rétablir les anciens boucauts qui déversaient à la mer les eaux des étangs, en laissant une allée nue de 120 toises (240m) de largeur, que les vents auraient creusée jusqu’à la mettre au niveau des étangs. On aurait facilité l’action du vent en ameublissant le sable par des piochages.

L’idée était originale, sinon très pratique. Une allée semblable fut tracée pour l’étang d’Hourtin, mais elle se perdit dans la suite et on ne la rétablit point. Elle allait de l’est à l’ouest, et prenait à la lède de Malignac, au sud de laquelle on voyait alors les restes d’un bois de pin (Rapport de l’Ingénieur de Libourne du 4 fructidor an XI, 22 août 1803). C’est ce bois de Malignac dont nous avons parlé à la (in de notre chapitre Ier. Le tracé de Brémontier n’était donc pas sur l’emplacement de l’ancien boucaut d’Hourtin, qu’il laissait bien au nord à Balbise.

Modes et procédés d’exécution. — Dès le commencement des travaux, on établit sur divers points des dunes des cabanes ou baraques en planches, couvertes en brandes ou en chaume de gourbet, pour abriter les ouvriers et les surveillants et gardes. Il y en avait au Flamand, à Malignac et sur la côte d’Hourtin. Les archives de la Conservation des Forêts de Bordeaux renferment, à propos de cette dernière, un document intéressant datant de 1806. C’est un croquis en couleurs, fort grossier du reste, des dunes et de l’étang d’Hourtin, avec légende explicative, annexé à une lettre qu’adressait à la Commission des dunes un chef ou conducteur d’atelier du nom de Coutures. On y voit l’étang bordé du côté de la lande par des pêcheries que marquent des pieux innombrables; au nord sont les marais du Pelous « pallus vrayment mœotides », dit Coutures, avec de nombreuses pêcheries également, et la lande du Pelous, puis le bois des Aubes (ou Petit Mont) avec le fossé ou craste traversant les marais et avec la fontaine ferrugineuse ; puis, le long des dunes, les bois du Grand-Mont, de Malignac, du Mont de Coben (ou Cawbens ?) et du Mont de Carcans. Au nord et près de Malignac se trouve le port de l’atelier des semis, au lieu dit Croot d’aux Guits (ou Crohot des Canards, forêt domle d’Hourtin) ou aborde le bateau qui transporte les matériaux destinés aux travaux des dunes. De ce port, un chemin sinueux de 5 quarts de lieue va à la cabane des serais, située à 150 toises (300m) du rivage de la mer (dans la zone littorale d’Hourtin, à peu près sur le prolongement du garde-feu de la Gemme ou de l’ancien garde-feu du Crohot des Canards), Quand on ne traverse pas l’étang, pour aller d’Hourtin ou de Naujac à la cabane, explique Coutures, on prend le tour par la lande du Pelous, puis les dunes. Parmi celles-ci, sont représentées sur le croquis des lèdes garnies d’une maigre végétation herbacée. La côte maritime