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Constitution des Forêts actuelles


Travaux et gestion de l'Administration forestière. — Un règlement du 28 septembre 1818, pris en suite de l’ordonnance de 1817, prescrivait qu’en principe le service des Ponts et Chaussées remettrait les dunes ensemencées à celui des Forêts, lorsque les semis auraient atteint l’âge de 7 ans. En fait, on s’est souvent et beaucoup écarté de cette règle, et bien des jeunes peuplements ont été remis aux agents forestiers à un âge plus avancé que celui indiqué. Les raisons de ces irrégularités étaient celles-ci : les Ponts et Chaussées n’abandonnaient que d*assez grandes surfaces à la fois, et dans certains cas ils conservaient les semis plus longtemps, afin de pouvoir en ex- traire à leur gré des broussailles pour des travaux ultérieurs.

Ainsi, 1238ha du territoire de Soulac, ensemencés de 1802 à 1821, ne furent remis que le 22 juin 1833 ; 142ha 80a 65ca, des dunes de Vensac, fixés de 1819 à 1831, ne le furent qu’en 1848, ainsi que 182ha 54a 35ca ensemencés de 1820 à 1834 sur celles de Grayan. Par contre, au Flamand, l’Administration des Forêts prit possession dès le 31 mars 1837 de 1855ha fixés de 1807 à 1833, et en 1848 de 501ha 72a 27ca ensemencés de 1832 à 1840.

Notons aussi que les ingénieurs craignaient que les agents forestiers ne compromissent la fixation des dunes en pratiquant dans les semis des éclaircies et élagages justifiés par l’intérêt cultural des peuplements, mais jugés par les ingénieurs prématurés et dangereux pour l’immobilisation des sables. Ces craintes étaient exagérées, et c’est avec raison que les forestiers ont pu reprocher aux Ponts et Chaussées d’avoir entravé la croissance et le développement de bien des peuplements en les ayant gardés longtemps à l’état de fourrés et gaulis épais, sans nettoiement ni éclaircie.

Lorsque l’Administration des Ponts et Chaussées faisait à celle des Forêts la remise des semis, elle se réservait généralement la faculté d’y prendre sans indemnité les broussailles nécessaires pour d’autres ateliers déterminés, et, ayant l’achèvement de ces ateliers, les agents forestiers ne pouvaient faire aucune coupe de bois et de branchages dans les dunes à eux remises, sans l’agrément du service des Ponts et Chaussées.

Une fois en libre possession des terrains qu’on lui livrait, l’Administration forestière y exécutait toutes les améliorations qu’elle jugeait utiles : boisement de lèdes, fixation de dunes blanches non comprises dans les ensemencements des Ponts et Chaussées, regarnis