partie de la même forêt où se trouvait un four à distiller la résine et celui de la Sippe à une lède de la forêt de Carcans où étaient déposés des os de sèche (sippe eu patois). Le nom de Balbise, appliqué à la partie de la forêt d’Hourtin voisine de l’étang ou s’ouvrait le boucaut qui autrefois reliait cet étang à la mer, nous paraît venir du grec βαλβις, (entrée, commencement). Cet endroit était bien, en effet, l’entrée du chenal par où passaient alors les navires grecs ou phéniciens qui quittaient le port de Louvergne pour prendre la mer.
Quelle est l’origine du nom des Olives que portent la côte et le banc de récifs voisins de Soulac et que conserve encore la partie de la nouvelle ville bâtie au nord de la mer et dite bains des Olives ? La carte de Blaw (1650) appelle le rivage maritime devant Soulac Coste de Soulac ou de Olivet et marque en mer au S.-O. de Soulac les rochers des Olivet. Cette désignation ne nous paraît pas ancienne et nous ne croyons pas que les documents antérieurs au xvie siècle en fassent mention. Cette modernité tendrait à confirmer l’explication, bien que peu satisfaisante, de ceux qui attribuent celle dénomination au naufrage en ce lieu d’un navire chargé d’olives. Nous venons de voir que semblables faits donnent l’étymologie de plusieurs noms de dunes. Il est inadmissible, en tous cas, de dire que l’olivier était jadis cultivé sur la côte soulacaise. Cet arbre n’aurait pu y prospérer qu’au moins avec des hivers très doux. Or, jamais le climat girondin n’a pu être modifié au cours des temps historiques au point de remplir cette condition, et l’on ne trouve non plus trace de cette culture, ni dans les écrits des anciens auteurs, ni dans les traditions locales.
Un terme d’étymologie bien obscure est celui de truc ; dans le pays de Born et de Marsan on dit tuc, le diminutif tuquelet s’y emploie aussi ; nous n’avons pu encore découvrir l’étymologie de ces dénominations. Par contre poujeau (poujol, puyol en Languedoc ; pueg, poig, puoi, en provençal ; putx, puig, en catalan ; poggio, en italien ; pué, peu, en Berry) ; poujeau est un diminutif du français puy, qui vient lui-même du latin podium (tertre), lequel dérive du grec πόδιον (base), dont le radical est πους, ποδός (Littré). Piquey, qui désigne, comme poujeau, une dune isolée, conique, s’explique de lui-même (piquet).
Quant au mot dune, voici ce qu’en dit encore Littré : « Espagn. et ital. duna, du latin dunum, en grec δουνιον, mots signifiant hauteur et donnés comme celtiques par les auteurs anciens ; ils existent encore dans le celtique moderne : kymri, irlandais et gaël, dun, tertre ; bas-bret. tun, colline. » (Dictionnaire, page 1251).
Du Scandinave brâk, goudron, est venu brai, résidu de distillation de la résine, ainsi que barras, résine impure (M. Broilliard, Revue des Eaux et Forêts, 1896).
L’étymologie de Charrin, canal d’écoulement dans les dunes, paraît obscure. Le mot arabe chourhun, qui signifie abîme, a donné chou-