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beaucoup moins allongé, la pointe Beranouil aux Bahines et la pointe Babila ou Balbise à côté de laquelle la carte de Blaw indique l’emplacement de l’ancien boucaut de l’étang. Sur la rive orientale se trouve le chenal de Lupian à l’entrée duquel la carte de Blaw porte : Ancien port — La tradition assure que dans cet endroit il y avait une ville appelée Louvergne ; sur le bord droit du chenal, cette même carte marque le marais de Louvergne, très profond et, en amont, la fontaine, le passage et le moulin de Lupian. Au sud sont la chapelle de Ste -Hélène à moitié submergée et la berle voisine. À son extrémité nord, l’étang se prolonge en une suite de lagunes et de marais inondés. Il en est de même à sa partie méridionale et ces marais traversés par le ruisseau des Etangs vont rejoindre l’étang de Lacanau.

Cependant les deux lacs restent bien distincts et ne sont pas réunis en un seul, comme l’indiquent à faux certaines cartes du temps. Celles-ci dénomment ce lac unique : Etang doux de Médoc et lui attribuent 5 lieues de long, ce qui n’est précisément que la longueur de l’étang d’Hourtin seul. Cette grosse erreur de mesure suffit à démontrer l’inexactitude des cartes en question. La carte de Blaw, elle, donne bien les deux lacs séparés.

La lande est à cette époque très souvent couverte par les eaux. Les principales localités en sont Vendays, Naviac (ou Naujac), Magagnan, Cartignac, le Port, Hourtin qui vient de se fonder, après la ruine de Sainte-Hélène (1628), sur l’emplacement du parc à vaches d’un pâtre nommé Hourtin (de stercore erigens pauperem), Pey d’au Camin, Carcans, etc.


XVIIIe Siècle.


Au XVIIIe siècle, l’océan et les sables continuent leur œuvre de ruine et de désolation ; le déplacement des rivages du Médoc s’accentue encore davantage dans le sens que nous avons déjà indiqué : avancement de la mer, recul du fleuve.

Pointe de Grave. — La Pointe de grave, entièrement sableuse, est fortement attaquée par les vagues. La carte de Bellème nous montre, en 1786, à l’extrémité : la balise de la Pointe ; sur la rive maritime : les ruines de la batterie du fort Grave, et sur la rive fluviale : les ruines de la batterie du fort Chambrette, toutes sur le point de s’abîmer dans les flots.

Cependant, le rocher de St -Nicolas ou d’Usseau ou du Sand