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édition, à laquelle mon ami Le Vasseur a voulu que mon nom fut attaché et qu’il a si richement ornée.

Aux œuvres complètes de Buffon, j’ai ajouté sa correspondance, composée de plus de six cents lettres annotées, avec une piété filiale et une science profonde du xviiie siècle, par M. Henri Nadault de Buffon, arrière-petit-neveu de l’illustre naturaliste.

Par des notes nombreuses, je me suis efforcé de mettre l’Histoire naturelle au courant de la science, ne négligeant que les portions de cette œuvre gigantesque assez vieillies pour n’avoir qu’un intérêt purement historique. Celles-ci sont relativement peu nombreuses. Quant aux autres, le lecteur sera étonné du peu d’efforts qu’il m’a fallu faire pour les moderniser ; il sera émerveillé de la jeunesse d’œuvres qui datent de plus de cent ans et qui ont subi l’assaut d’un progrès scientifique si intense que jamais aucun siècle n’en vit un semblable.

Dans une Notice biographique par laquelle débute cette édition j’ai étudié, en naturaliste, la personne, le caractère, la vie privée et publique de Buffon. Dans une Introduction dont l’étendue me sera sans doute pardonnée en raison de l’importance du sujet, j’ai analysé avec un soin minutieux son œuvre scientifique. Je suis sorti de ces travaux plein d’estime pour l’homme et d’admiration pour son génie ; j’aime à croire que cette double impression sera éprouvée par toutes les personnes assez courageuses pour entreprendre la lecture de ma longue étude. Elles y trouveront aussi, à côté de l’exposé des doctrines de Buffon, une histoire condensée des progrès des sciences naturelles depuis le milieu du siècle dernier jusqu’à nos jours.

Quant à moi je m’estimerai suffisamment récompensé de mes efforts et de mon travail si la présente édition contribue à grandir encore la figure de Buffon que je considère comme la plus grande de ce xviiie siècle français si fécond en génies.

Diderot, qui était un admirateur passionné du génie de Buffon, a écrit : « Heureux le philosophe systématique à qui la nature aura donné, comme autrefois à Épicure, à Lucrèce, à Aristote, à