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lule n’est pas une simple cavité creusée dans une substance fondamentale, les cellules sont indépendantes et isolables les unes des autres, enfin chaque cellule est formée d’une membrane d’enveloppe et d’un contenu, ce dernier formé du protoplasma et du noyau. Je ne parle pas du suc cellulaire dont Hugo Mohl décrit la formation au sein du protoplasma, ni de l’amidon, ni d’une foule d’autres corps accessoires que successivement on découvre dans les cellules.

Les cellules n’avaient d’abord été étudiées que dans les végétaux. Schwann répéta sur les animaux les observations faites sur les plantes et ne tarda pas à se convaincre que, dans les premières comme dans les dernières, le corps entier est réductible en ces éléments primordiaux, auxquels on avait donné, par suite de la première idée qu’on en avait eue, la dénomination erronée de « cellules. »

Désormais, les recherches des micrographes portèrent principalement sur le protoplasma et sur le noyau.

Le protoplasma. Dujardin, qui fit une étude consciencieuse et très remarquable du premier dans les animaux, lui donna le nom de sarcode ; mais Max Schulze ayant établi d’une façon irrécusable l’analogie de composition et de propriétés entre le protoplasma des cellules végétales et le sarcorde des cellules animales, la dénomination de protoplasma ne tarda pas à être unanimement adoptée pour désigner les deux substances.

Toutes les études faites sur le protoplasma ne tardèrent pas à établir sur des preuves irrécusables que le protoplasma est non seulement la partie la plus essentielle des cellules, mais encore qu’il est, avec le noyau, la seule partie vivante, la membrane et toutes les autres substances qui se rencontrent dans les cellules animales ou végétales n’étant que des parties accessoires. On constata même l’absence de la membrane et celle du noyau dans un grand nombre de cellules, tandis qu’on vit que toute cellule dépourvue de protoplasma est une cellule morte. Ainsi se trouve pleinement justifié le nom de « base physique de la vie » donné au protoplasma par le savant naturaliste anglais Huxley.

Formation des cellules. Il restait à établir l’origine des cellules. Pendant longtemps on admit, soit dans les végétaux, soit surtout chez les animaux, deux modes distincts de formation des cellules : l’un consistant dans la division du noyau et de la cellule en deux noyaux et deux cellules nouvelles ; l’autre consistant dans ce que l’on appela la formation cellulaire libre. On admit, d’une part, qu’il existait, entre les cellules, dans les régions en voie d’accroissement, une substance amorphe ou blastème dans laquelle naissaient spontanément des noyaux autour desquels le blastème se segmentait en cellules. Cette manière de voir a été très habilement soutenue en Allemagne par Schwann, en France par Ch. Robin. D’autre part, on admit que dans la cavité même de certaines cellules pouvaient naître des noyaux autour desquels le proto-