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» Le cinquième volume, l’histoire des quadrupèdes amphibies et des poissons cétacés ;

» Le sixième volume, la description et l’histoire de tous les poissons de mer, de lac et de rivière ;

» Le septième volume, l’histoire et la description des coquillages, des crustacés et des insectes de la mer ;

» Le huitième volume, l’histoire des reptiles, des insectes et des animaux microscopiques ;

» Le neuvième volume, l’ornithologie ;

» Les dixième, onzième et douzième volumes, le règne végétal. On verra, dans le dixième, un système de végétation et un traité d’agriculture ;

» Le treizième volume, un discours sur la formation des pierres et des minéraux, qu’on a composé pour servir de suite à l’histoire de la terre, la description et l’histoire des fossiles, des pierres figurées et des pétrifications ;

» Le quatorzième volume, l’histoire des terres, des sables, des pierres communes, des cailloux, des pierres précieuses, avec une méthode simple, naturelle, invariable, pour connaître les pierres précieuses. Cette belle partie de l’histoire naturelle sera traitée avec soin : la collection de ces pierres, soit transparentes, soit opaques, qui est au Jardin du Roi, est extrêmement riche. On tâchera de rendre l’ouvrage digne de la matière ;

» Le quinzième volume, l’histoire des sels, des soufres, des bitumes et de tous les minéraux qu’on tire du sein de la terre. »

Les volumes I à V, le IXe et les volumes XIII à XV de ce programme sont les seuls qui aient été publiés par Buffon. Ils comprennent l’histoire de la formation et de l’évolution de la terre, celle des minéraux, celle des oiseaux et celle des mammifères et de l’homme. Œuvre gigantesque, qui occupa les cinquante dernières années de la vie de Buffon, devant laquelle s’effacèrent toutes ses autres préoccupations, mais dont il retira une gloire et une popularité qu’aucun savant n’avait encore connues dans aucun temps et dans aucun pays.

Le succès qu’obtinrent, au moment de leur apparition, en 1749, les trois premiers volumes de l’Histoire naturelle, surtout la Théorie de la terre, dépassa tout ce qu’il était permis d’attendre. La majesté pompeuse du style étonna plus encore que la hardiesse des pensées. Pour la première fois, un savant s’était mis en tête de parler la langue des littérateurs et de mêler la discussion des plus graves problèmes philosophiques à la description des phénomènes naturels dont le monde est le théâtre. La Sorbonne devint maussade, les petits cercles littéraires s’émurent, les savants compassés renièrent un confrère qui faisait descendre la science des sommets mystérieux où jusqu’alors elle avait trôné, pour la mettre à la portée du vulgaire. Quant aux encyclopédistes, ils ne comprirent pas l’importance de l’aide inattendue que le naturaliste leur apportait dans leur lutte contre les erreurs du passé.