Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/128

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XIII

Le petit verre qui contenait cette liqueur ayant été renversé par accident, je pris une troisième fois de la liqueur du même chien ; mais, soit qu’il fût fatigué par des émissions trop réitérées, soit par d’autres causes que j’ignore, la liqueur séminale ne contenait rien du tout ; elle était transparente et visqueuse comme la lymphe du sang, et l’ayant observée dans le moment et une heure, deux heures, trois heures et jusqu’à vingt-quatre heures après, elle n’offrit rien de nouveau, sinon beaucoup de gros globules obscurs ; il n’y avait aucun corps mouvant, aucun mucilage, rien, en un mot, de semblable à ce que j’avais vu les autres fois.

XIV

Je fis ensuite ouvrir un chien et je fis séparer les testicules et les vaisseaux qui y étaient adhérents, pour répéter les mêmes observations, mais je remarquai qu’il n’y avait point de vésicules séminales, et apparemment dans ces animaux la semence passe directement des testicules dans l’urètre. Je ne trouvai que très peu de liqueur dans les testicules, quoique le chien fût adulte et vigoureux, et qu’il ne fût pas encore mort dans le temps que l’on cherchait cette liqueur. J’observai au microscope la petite quantité que je pus ramasser avec le gros bout d’un cure-dent ; il n’y avait point de corps en mouvement semblables à ceux que j’avais vus auparavant ; on y voyait seulement une grande quantité de très petits globules dont la plupart étaient sans mouvement, et dont quelques-uns, qui étaient les plus petits de tous, avaient entre eux différents petits mouvements d’approximation que je ne pus pas suivre, parce que les gouttes de liqueur que je pouvais ramasser étaient si petites qu’elles se desséchaient deux ou trois minutes après qu’elles avaient été mises sur le porte-objet.

XV

Ayant mis infuser les testicules de ce chien, que j’avais fait couper chacun en deux parties, dans un bocal de verre où il y avait assez d’eau pour les couvrir, et ayant fermé exactement ce bocal, j’ai observé trois jours après cette infusion que j’avais faite dans le dessein de reconnaître si la chair ne contient pas des corps en mouvement. Je vis, en effet, dans l’eau de cette infusion une grande quantité de corps mouvants de figure globuleuse et ovale, et semblables à ceux que j’avais vus dans la liqueur séminale du chien, à l’exception qu’aucun de ces corps n’avait de filets ; ils se mouvaient en tous sens, et même avec assez de vitesse. J’observai longtemps