Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/142

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avait un beaucoup plus grand nombre de vésicules lymphatiques ; j’en comptai huit à l’extérieur de ce testicule, et ayant examiné au microscope la liqueur de ces vésicules de l’un et de l’autre testicule, je ne vis qu’une matière fort transparente et qui ne contenait rien de mouvant, rien de semblable à ce que je venais de voir dans la liqueur du corps glanduleux.

XXXVIII

J’examinai ensuite les testicules de l’autre vache qui n’avait pas porté ; ils étaient cependant aussi gros, et peut-être un peu plus gros que ceux de la vache qui avait porté ; mais il est vrai qu’il n’y avait point de cicatrice ni sur l’un ni sur l’autre de ces testicules ; l’un était même absolument lisse, sans protubérance et fort blanc ; on distinguait seulement à sa surface plusieurs endroits plus clairs et moins opaques que le reste, et c’étaient les vésicules lymphatiques qui y étaient en grand nombre : on pouvait en compter aisément jusqu’à quinze, mais il n’y avait aucun indice de la naissance des corps glanduleux. Sur l’autre testicule je reconnus les indices de deux corps glanduleux, dont l’un commençait à naître, et l’autre était déjà gros comme un petit pois un peu aplati ; ils étaient tous deux recouverts de la membrane commune du testicule, comme le sont tous les corps glanduleux dans le temps qu’ils commencent à se former ; il y avait aussi sur ces testicules un grand nombre de vésicules lymphatiques ; j’en fis sortir avec la lancette de la liqueur que j’examinai et qui ne contenait rien du tout, et ayant percé avec la même lancette les deux petits corps glanduleux, il n’en sortit que du sang.

XXXIX

Je fis couper chacun de ces testicules en quatre parties, tant ceux de la vache qui n’avait pas porté que ceux de la vache qui avait porté, et les ayant mis chacun séparément dans des bocaux, j’y versai autant d’eau pure qu’il en fallait pour les couvrir, et après avoir bouché bien exactement les bocaux, je laissai cette chair infuser pendant six jours ; après quoi ayant examiné au microscope l’eau de ces infusions, j’y vis une quantité innombrable de petits globules mouvants ; ils étaient tous, et dans toutes ces infusions, extrêmement petits, fort actifs, tournant la plupart en rond et sur leur centre ; ce n’était, pour ainsi dire, que des atomes, mais qui se mouvaient avec une prodigieuse rapidité et en tout sens. Je les observai de temps à autre pendant trois jours, ils me parurent toujours devenir plus petits, et, enfin, ils disparurent à mes yeux, par leur extrême petitesse, le troisième jour.