Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/165

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Les corps mouvants ne sont pas immédiatement à la surface de la liqueur, ils y sont plongés ; on voit ordinairement à la surface quelques grosses bulles d’air transparentes et qui sont sans aucun mouvement ; quelquefois, à la vérité, ces bulles se remuent et paraissent avoir un mouvement de progression ou de circonvolution ; mais ce mouvement leur est communiqué par celui de la liqueur que l’air extérieur agite, et qui d’elle-même, en se liquéfiant, a un mouvement général, quelquefois d’un côté, quelquefois de l’autre, et souvent de tous côtés. Si l’on approche la lentille un peu plus qu’il ne faut, les corps en mouvement paraissent plus gros qu’auparavant ; au contraire ils paraissent plus petits si on éloigne le verre, et ce n’est que par l’expérience qu’on peut apprendre à bien juger du point de vue, et à saisir toujours le même. Au-dessous des corps en mouvement on en voit souvent d’autres beaucoup plus petits qui sont plongés plus profondément dans la liqueur, et qui ne paraissent être que comme des globules, dont souvent le plus grand nombre est en mouvement ; et j’ai remarqué généralement que dans le nombre infini de globules qu’on voit dans toutes ces liqueurs, ceux qui sont fort petits, et qui sont en mouvement, sont ordinairement noirs, ou plus obscurs que les autres, et que ceux qui sont extrêmement petits et transparents n’ont que peu ou point de mouvement ; il semble aussi qu’ils pèsent spécifiquement plus que les autres, car ils sont toujours au-dessous, soit des autres globules, soit des corps en mouvement dans la liqueur.