Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/247

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cations est plat et arrondi ; on l’appelle placenta, parce qu’il ressemble, en quelque façon, à un gâteau ; la partie du centre en est plus épaisse que celle des bords ; l’épaisseur moyenne est d’environ un pouce, et le diamètre de huit ou neuf pouces et quelquefois davantage ; la face extérieure qui est appliquée contre la matrice est convexe, la face intérieure est concave ; le sang du fœtus circule dans le cordon et dans le placenta ; les deux artères du cordon sortent de deux grosses artères du fœtus et en reçoivent du sang qu’elles portent dans les ramifications artérielles du placenta, au sortir desquelles il passe dans les ramifications veineuses qui le rapportent dans la veine ombilicale ; cette veine communique avec une veine du fœtus dans laquelle elle le verse.

La face concave du placenta est revêtue par le chorion ; l’autre face est aussi recouverte par une sorte de membrane molle et facile à déchirer, qui semble être une continuation du chorion, et le fœtus est renfermé sous la double enveloppe du chorion et de l’amnios ; la forme du tout est globuleuse, parce que les intervalles qui se trouvent entre les enveloppes et le fœtus sont remplis par une liqueur transparente qui environne le fœtus. Cette liqueur est contenue par l’amnios, qui est la membrane intérieure de l’enveloppe commune ; cette membrane est mince et transparente, elle se replie sur le cordon ombilical à l’endroit de son insertion dans le placenta, et le revêt sur toute sa longueur jusqu’au nombril du fœtus : le chorion est la membrane extérieure, elle est épaisse et spongieuse, parsemée de vaisseaux sanguins, et composée de plusieurs lames dont on croit que l’extérieur tapisse la face convexe du placenta ; elle en suit les inégalités, elle s’élève pour recouvrir les petits mamelons qui sortent du placenta et qui sont reçus dans les cavités qui se trouvent dans le fond de la matrice et que l’on appelle lacunes ; le fœtus ne tient à la matrice que par cette seule insertion de quelques points de son enveloppe extérieure dans les petites cavités ou sinuosités de ce viscère.

Quelques anatomistes ont cru que le fœtus humain avait, comme ceux de certains animaux quadrupèdes, une membrane appelée allantoïde[NdÉ 1], qui formait une capacité destinée à recevoir l’urine, et ils ont prétendu l’avoir trouvée entre le chorion et l’amnios, ou au milieu du placenta à la racine du cordon ombilical, sous la forme d’une vessie assez grosse, dans laquelle l’urine entrait par un long tuyau qui faisait partie du cordon, et qui allait s’ouvrir d’un côté dans la vessie et de l’autre dans cette membrane allantoïde ; c’était, selon eux, l’ouraque tel que nous le connaissons dans quelques animaux. Ceux qui ont cru avoir fait cette découverte de l’ouraque dans le fœtus humain avouent qu’il n’était pas, à beaucoup près, si gros que dans les quadrupèdes, mais qu’il était partagé en plusieurs filets si petits qu’à peine

  1. Ainsi que je l’ai dit plus haut, en décrivant la formation du fœtus, il est parfaitement exact que le fœtus humain possède une allantoïde.