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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/508

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480 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

un oiseau qui cherche sans cesse les vermisseaux ; cependant on voit rare- ment cette fauvette à terre, et ces vermisseaux qui font sa pâture sont les chenilles qu’elle trouve sur les arbustes et les buissons.

Belon, qui l’appelle d’abord fauvette brune, lui donne ensuite le surnom de plombée, qui représente beaucoup mieux la vraie teinte de son plumage. Elle a le sommet de la tête cendré, tout le manteau cendré brun, le devant du corps blanc, lavé de roussâtre ; les pennes de l’aile brunes, leur bord intérieur blanchâtre, l’extérieur des grandes pennes est cendré, et celui des moyennes est gris roussâtre ; les douze plumes de la queue sont brunes, bordées de gris, excepté les deux plus extérieures, qui sont blanches en dehors comme ceux de la fauvette commune ; le bec et les pieds sont d’un gris plombé ; elle a cinq pouces de longueur et six pouces et demi de vol : sa grosseur est celle de la grisette, et en tout elle lui ressemble beaucoup.

C’est à cette espèce qu’on doit rapporter, non seulement le becfigue de chanvre d’Olina (a), qu’il dit être si fréquent dans les chènevières de la Lom- bardie, mais encore la canevarola d’Aldrovande, et la fauvette titling de Turner (b). Au reste, cette fauvette se prive aisément : comme elle habite autour de nous dans nos prés, nos bosquets, nos jardins, elle est déjà fami- lière à demi ; si l’on veut l’élever en cage, ce que l’on fait quelquefois pour la gaieté de son chant, il faut, dit Olina, attendre à l’enlever du nid qu’elle ait poussé ses plumes ; lui donner une baignoire dans sa cage, car elle meurt dans le temps de la mue, si elle n’a pas la facilité de se baigner ; avec celle précaution et les soins nécessaires, on pourra la garder huit à dix ans en cage (c).

LA ROUSSETTE OU LA FAUVETTE DES BOIS (d)

SIXIÈME ESPÈCE.

Si Belon ne distinguait pas aussi expressément qu’il le fait la rous-

(a) Beccafico canapino. Olina, Uccelleria, p. 11.

(6) Aldrovande, t. II, p. 754, remarque que la canevarola ressemble entièrement à la fauvette titling de Turner, qu’il vient de rapporter lui-même, page précédente, à sa curruca.

(c) Olina, p. 11.

(d) Roussette. Belon, Nat. des Oiseaux, p. 338, avec une mauvaise figure, p. 339 ; la même, Portrait d’oiseau, p. 84, b. Belon ne donne pas d’autres noms à celte fauvette que les noms génériques de Συϰαλίς et de becafigha. — Lusciniola. Aldrovande, Avi., t. II, p. 765, avec la figure empruntée de Belon. —Jonston, Avi., p. 88. — Lusciniola Bellonii. Charleton, Exercit., p. 97, n° 14 ; idem. Onomast., p. 92, n° 44. — « Lusciniola seu roussette Bellonii, Aldrovandi. » Willughby, Ornithol., p. 171. η° 1. — Ray, Synops. Avi., p. 80, η° 1. — Schœnobœnus. Linnæus, Syst. nat., édit. VI, g. 82, sp. 9. — « Motacilla testaceo-fusca, subtus pallidè testacea capite maculato. » Idem, édit X, g. 99, sp. 4. — « Motacilla tes- tacea fusca, subtus pallidè testacea capite maculato. » Fauna Suec., n° 222. — « Ficedula