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Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/515

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LE TRAINE-BUISSON OU MOUCHET. 487

c’est à juste titre qu’on l’a nommée fauvette d’hiver (*) ; on l’appelle aussi traîne-buisson, passe-buse, rossignol d’hiver dans nos différentes provinces de France ; en Italie, paisse sauvage (passera salvatica), et en Angleterre, moineau de haie (hedge sparrow). Ces deux derniers noms désignent la ressemblance de son plumage varié de noir, de gris et de brun roux, avec celui du moineau ou plutôt du friquet : ressemblance que Belon trouvait entière (a).

En effet, les couleurs de la fauvette d’hiver sont d’un ton beaucoup plus foncé que celles de toutes les autres fauvettes ; sur un fond noirâtre, toutes ses pennes et ses plumes sont bordées d’un brun roux ; les joues, la gorge, le devant du cou et la poitrine sont d’un cendré bleuâtre ; sur la tempe est une tache roussâtre ; le ventre est blanc : sa grosseur est celle du rouge-

Normandie, bunette ou plutôt brunette, comme dit Gotgrave ; en Anjou, passe ou paisse- buissonnière ; en Périgord, passe-sourde ; en Lorraine, titit de son cri, ou rossignol d’hiver ; en quelques endroits, petite paisse privée, apparemment à cause de sa familiarité et de sa fréquentation alentour des maisons eu hiver ; en Provence, grasset et chic-d’avausse, suivant M. Guys. — Curruca fusca, Frisch, avec une belle figure, pl. 21. — Curruca hyppolaïs, passer sepiarius. Charleton, Exercit., p. 95, n° 111. Idem. Onomast, p. 89, n° 111. — Cur- ruca eliotæ, Willughby, Ornithol., p. 157. — Ray, Synops. Avi., p. 79, n’a, 6. — Sylvia gulâ plumbeâ. Klein, Avi., p. 77, n° 111, 4. — Passer rubi. Aldrovande, Avi., t. II, p. 738, avec la figure empruntée de Belon, p. 739 ; et p. 736, ce même oiseau sous le nom de ma- gnanima vulgo dicta, avec une figure aussi mauvaise. — Magnanima Aldrovandi. Wil- lughby, Ornithol., p. 158. — Muscicapa altera. Jonston. Avi., p. 87, idem, ibidem. Muscicapa quinta. — Prunella. Gessner, Avi., p. 653, avec une mauvaise figure ; la même, Icon. Avi., p. 42. — Jonston, Avi., la figure empruntée de Gessner, tab. 36. — Rzaczynski, Auctuar., p. 416. — Passer canus. Linnæus, Syst. nat., édit. VI, g. 82, sp. 10. — « Motacilla supra griseo-fusca, tectricibus alarum apice albis ; pectore cærulescente cinereo. » Motacilla mo- dularis. Idem, Syst. nat., édit. X, gen. 99, sp. 3. — « Motacilla supra griseo-fusca, tectricibus alarum apice albis ; pectore cærulescente cinereo. » Idem, Fauna Suecica, n° 223. — « Fice- dula supernè nigricante et rufo varia ; collo inferiore et pectore plumbeis ; ventre candido ; uropygio sordidè viridescente ; tectricibus alarum majoribus apice exteriùs sordidè albo maculatis ; maculâ ad aures semicirculari rufescente ; rectricibus fuscis, oris exterioribus sordidè viridescentibus. » Curruca sepiaria, la fauvette de haie ou la passebuse. Brisson, Ornithol., t. III, p. 394. — Petit mouchet. Belon, Hist. des oiseaux, p. 375, avec une mau- vaise figure, p. 376. — Mouchet ou moucet petit, moineau des haies et gobe-mouche, Idem, Portrait d’oiseaux, p. 98, b, avec la même figure. — Verdon. Albin, t. III, p. 25, avec une figure coloriée, pl. 59 ; c’est au reste à la notice de cet oiseau et à ses mœurs qu’il faut le reconnaître dans Albin, aucune des couleurs de l’enluminure ne répondant à la description non plus qu’à la nature.

(a) « Le mouchet, petit oisillon de la grandeur d’une fauvette, hantant les buissons, qui mange les mouches, et de là est nommé. Il est si semblable à un moineau ou paisse, qu’il n’y a que les mœurs en ceux qui vivent, et le seul bec ès morts qui en puissent faire dis- tinction. Il a bonnes jambes et pieds qui ne sont pas noirs ; son bec est délié et longuet, comme celui d’un rouge-gorge ; sa queue est assez longuette, somme que le tout est sem- blable à un friquet, hormis le bec, et que son chant est assez plaisant ; il se va toujours cachant par les buissons et haies ; pourquoy hommes d’autorité, doctes et sages qui se sont trouvés tendant l’érignée avec nous, l’ayant vu si semblable à une paisse, lui ont imposé le nom de passer rubi, comme qui diroit moineau de haie. » Belon, Nat. des oi- seaux, p. 375.

(*) Motacilla modularis L.