Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/645

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LA CHARBONNIÈRE OU GROSSE MÉSANGE. 613

général maigre, amère et sèche, et par conséquent un fort mauvais manger ; cependant, il paraît qu’il y a quelques exceptions à faire (a).

Les plus grandes de toutes les mésanges sont, parmi les espèces d’Europe, la charbonnière et la moustache ; et, parmi les étrangères, la mésange bleue des Indes et la huppée de la Caroline ; chacune d’elles pèse environ une once. Les plus petites de toutes sont la mésange à tête noire, celle à longue queue, la nonnette cendrée, la penduline et la mésange à gorge jaune, les- quelles ne pèsent chacune que deux à trois gros.

Nous commencerons l’histoire particulière des différentes espèces par celles qui se trouvent en Europe, ayant soin d’indiquer les propriétés carac- téristiques de chacune ; après quoi nous passerons aux espèces étrangères ; nous tâcherons de démêler parmi les espèces européennes celles avec qui chacune de ces étrangères aura plus de rapport ; nous renverrons les fausses mésanges (j’appelle ainsi les oiseaux qu’on a mal à propos rapportés à cette classe), nous les renverrons, dis-je, dans les classes auxquelles ils nous ont paru tenir de plus près, par exemple, la quinzième mésange de M. Brisson, aux figuiers, la dix-septième, aux roitelets, etc. ; enfin nous tâcherons de rapporter à leur véritable espèce de simples variétés dont on a fait mal à propos autant d’espèces séparées.

LA CHARBONNIÈRE OU GROSSE MÉSANGE (b)

Je ne sais pourquoi Belon s’est persuadé « que cette espèce (*) ne se pen- dait pas tant aux branches que les autres, » car j’ai eu occasion d’observer

(a) Gessner dit qu’on en mange en Suisse, mais il avoue que ce n’est rien moins qu’un bon morceau ; le seul Schwenckfeld est d’avis que c’est une viande qui n’est ni de mauvais goût ni de mauvais suc, en automne et en hiver. Voyez Aviarium Silesiæ, p. 321.

(6) Parus spizites, σπιζίτης μέγιστος, Aristote, Hist. animal., lib. viii, cap. iii. —

Fringillago parus spizites ; première espèce ou plus grande espèce de mésange : nonnette, ainsi appelée, de même que la bernache, à cause de sa coiffure noire ; en grec, Αίγιθαλὸς, Belon, Nat. des oiseaux, p. 367.— Parus major fringillago ; messengua, mesengua ; en alle- mand, spiegel-meise (mésange à miroir, à cause des taches de son plumage) ; en Saxe, brandt-meise, kohl-meise (charbonnière), grosse meise, dans le Brabant, masange ; en Savoie, maienze ; en anglais, the great tit mouse, the great oxei ; en italien, parisola domes- tica ; dans les pays voisins des Alpes, tchirnabo ; ailleurs, capo-negro, nom que l’on a appro- prié à la fauvette à tête noire, quoiqu’il convienne à plusieurs espèces de mésanges, et quoique Aristote l’ait appliqué à l’une de ces espèces, comme on le verra plus bas ; en portugais, tin- tilaum ; en turc, ala. Gessner, Aves, p. 640. — A Rome, spernuzzola ; en Lombardie, parussola en Toscane, cincinpotola, d’après son cri, dit-on ; en Piémont, testa-nera. Olina, Uccelleria, p. 28. — A Bologne, poligola ; dans le Brabant, een mese : en hollandais, een maes, coelmaes. Aldrovande, Ornithol., p. 713. — Jonston, Aves, p. 86. — Willughby, great tit-mouse, ox-eye. Ornithol., p. 174. — Ray, Synops., p. 72. — Frisch, t. Ier, class. 2,

(*) Parus major L.