614 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.
un individu qui se pendait sans cesse aux bâtons de la partie supérieure de sa cage, et qui étant devenu malade s’accrocha à ces mêmes bâtons la tête en bas, et resta dans cette situation pendant toute sa maladie jusqu’à sa mort inclusivement, et même après sa mort.
Je me suis aussi convaincu par moi-même que la charbonnière en cage perce quelquefois le crâne aux jeunes oiseaux qu’on lui présente, et qu’elle se repaît avidement de leur cervelle. M. Hébert s’est assuré du même fait à peu près, en mettant en expérience, dans une cage, un rouge-gorge avec huit ou dit charbonnières ; l’expérience commença à neuf heures du matin, à midi le rouge-gorge avait le crâne percé, et les mésanges en avaient mangé toute la cervelle. D’un autre côté, j’ai vu un assez grand nombre de mé- sanges-charbonnières et autres, toutes prises à la pipée, lesquelles avaient vécu plus d’un an dans la même volière sans aucun acte d’hostilité ; et dans le moment où j’écris il existe une charbonnière vivant depuis six mois en bonne intelligence avec des chardonnerets et des tarins, quoique l’un des tarins ait été malade dans cet intervalle, et que par son état d’affaiblisse- ment il lui ait offert plus d’une occasion facile de satisfaire sa voracité (*).
div. 1, n° 13, en allemand, meise-fink (mésange-pinson) ; le nom de kohl-meise est le plus connu et le plus ancien. — Klein, Ordo avium, p. 84. — Sibbald, Atlas Scot., part, ii, lib. iii, p. 18. — Charleton, Aves, p. 96. — Albin, pl. 46 ; en anglais, the oxeye, tit-mouse. — Moeh- ring, Av. genera, p. 45, n° 36.— Parus carbonarius ; en allemand, grosse-meise. Schwenckfeld, Aviar Siles., p. 318 et 319. — En polonais, sikora czarna wielka. Rzaczinski, Auctuar Polon., p. 403. — Parus major capite nigro, temporibus albis, nuchâ luteâ ; en suédois, talg-oxe. Lin- næus, Fauna Suec.. n° 238, Syst. nat., édit. XIII, g. 116, sp. 3. — Muller, Zoolog. Dan. pro- drom., n° 283, p. 84 ; en danois, musvit ; en norwégien, kiod-meise. — Kramer, Elenchus Austr. infer., p. 378 ; en autrichien, kohl-meise. — « Parus supernè viridi-olivaceus, infernè pallidè flavus ; uropygio cinereo-cæruleo ; imoventre albo ; capite et gutture nigris ; maculâ infra oculos candidâ, nigro circumdatâ ; fasciâ nigrâ a collo ad imum ventrem protensâ ; tæniâ transversâ in alis albo-flavicante ; rectrice extimâ exteriùs et apice albâ, proximè sequenti maculâ albâ terminatâ, » Parus major sive fringillago, la grosse mésange ou la charbon- nière. Brisson, t. III, p. 339. — Mezange, mésange, mezenge, mésenge, marenge, mesangere, musangere, selon Cotgrave ; en Provence, bezenge, serrurier ; en Picardie, mesingle ou mesengle ; en Savoie, mayenche, autrement lardere ; en Sologne, arderelle, arderolle, arde- zelle ; ailleurs, lardelles, larderelles, et encore patron des maréchaux, selon moi, par la même raison qu’on a donné aux pics le nom de serrurier ; en Poitou, Saintonge et Berry, cendrille ; en Bourbonnais, croque-abeilles ; ailleurs, charbonnier, pinsonnée, pinsonnière, mésange, nonnette, moinoton ou petit moine. Salerne, Hist. nat. des oiseaux, p. 211. — Il ne faut pas confondre ce charbonnier-ci avec celui du Bugey, qui, comme on l’a dit plus haut, est un rossignol de muraille. — En Provence, serre-fine ; ailleurs, borgne, crève- châssis, larderiche, lardenne, moineau des bois, mésange brûlée. Voyez Journal de Physique, août 1776, p. 127.
(*) La Mésange Charbonnière se nourrit surtout d’insectes adultes, de larves et d’œufs d’insectes, mais elle mange aussi des fruits, des graines, de la viande, etc. ; elle paraît aimer particulièrement la cervelle et attaque les autres petits oiseaux, y compris ceux de son espèce, pour dévorer leur cerveau. Elle est très vorace et emploie toutes sortes de ruses pour s’emparer des insectes qui font sa nourriture. D’après Lenz, elle est très habile à prendre les abeilles, même pendant l’hiver, alors qu’elles sont retirées dans leurs ruches. « Elle s’ap- proche, dit Lenz, de l’ouverture et frappe contre les parois. Un tumulte s’élève dans l’inté-