Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/164

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la Figure des Astres, & je suis convaincu qu’en partant des faits qui nous sont connus, il n’est pas possible de mieux deviner qu’il l’a. fait ; mais les étoiles qui ont paru & ensuite disparu pour toûjours, se sont vrai-semblablement éteintes, soit par la vîtesse de leur mouvement, soit par quelqu’autre cause, & nous n’avons point d’exemple dans la Nature qu’un astre lumineux tourne autour d’un autre astre ; de vingt-huit ou trente comètes & de treize planètes qui composent notre système, & qui se meuvent autour du soleil avec plus ou moins de rapidité, il n’y en a pas une de lumineuse par elle-même.

Ou pourroit répondre encore que le feu ne peut pas subsister aussi long-temps dans les petites que dans les grandes masses, & qu’au sortir du soleil les planètes ont dû brûler pendant quelque temps, mais qu’elles se sont éteintes faute de matières combustibles, comme le soleil s’éteindra probablement par la même raison, mais dans des âges futurs & aussi éloignez des temps auxquels les planètes se sont éteintes, que sa grosseur l’est de celle des planètes : quoi qu’il en soit, la séparation des parties plus ou moins denses, qui s’est faite nécessairement dans le temps que la comète a poussé hors du soleil la matière des planètes, me paroît suffisante pour rendre raison de cette extinction de leurs feux.

La terre & les planètes au sortir du soleil étoient donc brûlantes & dans un état de liquéfaction totale, cet état de liquéfaction n’a duré qu’autant que la violence de la chaleur qui l’avoit produit ; peu à peu les planètes se sont