Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/163

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A cela on peut répondre que dans la séparation qui s’est faite des particules plus ou moins denses, la matière a changé de forme, & que la lumière ou le feu se sont éteints par cette séparation causée par le mouvement d’impulsion. D’ailleurs, ne peut-on pas soupçonner que si le soleil ou une étoile brûlante & lumineuse par elle-même se mouvoit avec autant de vîtesse que se meuvent les planètes, le feu s’éteindroit peut-être, & que c’est par cette raison que toutes les étoiles lumineuses sont fixes & ne changent pas de lieu, & que ces étoiles que l’on appelle nouvelles, qui ont probablement changé de lieu, se sont éteintes aux yeux même des observateurs ? Ceci se confirme par ce qu’on a observé sur les comètes, elles doivent brûler jusqu’au centre lorsqu’elles passent à leur périhélie ; cependant elles ne deviennent pas lumineuses par elles-mêmes, on voit seulement qu’elles exhalent des vapeurs brûlantes dont elles laissent en chemin une partie considérable.

J’avoue que si le feu peut exister dans un milieu où il n’y a point ou très-peu de résistance, il pourroit aussi souffrir un très-grand mouvement sans s’éteindre ; j’avoue aussi que ce que je viens de dire ne doit s’entendre que des étoiles qui disparoissent pour toûjours, & que celles qui ont des retours périodiques, & qui se montrent & disparoissent alternativement, sans changer de lieu, sont fort différentes de celles dont je parle ; les phénomènes de ces astres singuliers ont été expliquez d’une manière très satisfaisante par M. de Maupertuis dans son Discours sur