Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/173

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de ce sphéroïde, par conséquent il n’y a point d’hypothèse à faire sur la direction de la pesanteur, à moins qu’on ne nie l’attraction mutuelle & générale des parties de la matière : mais on vient de voir que l’attraction mutuelle est démontrée par les observations, & les expériences des pendules prouvent qu’elle est générale dans toutes les parties de la matière ; donc on ne peut pas faire de nouvelles hypothèses sur la direction de la pesanteur, sans aller contre l’expérience & la raison.

Venons maintenant à l’homogénéité du globe terrestre ; j’avoue que si l’on suppose que le globe soit plus dense dans certaines parties que dans d’autres, la direction de la pesanteur doit être différente de celle que nous venons d’assigner, qu’elle sera différente suivant les différentes suppositions qu’on fera, & que la figure de la terre deviendra différente aussi en vertu des mêmes suppositions. Mais quelle raison a-t-on pour croire que cela soit ainsi ? Pourquoi veut-on, par exemple, que les parties voisines du centre soient plus denses que celles qui en sont plus éloignées ? toutes les particules qui composent le globe ne se sont-elles pas rassemblées par leur attraction mutuelle ? dès-lors chaque particule est un centre, & il n’y a pas de raison pour croire que les parties qui sont autour du centre de grandeur du globe, soient plus denses que celles qui sont autour d’un autre point ; mais d’ailleurs si une partie considérable du globe étoit plus dense qu’une autre partie, l’axe de rotation se trouveroit plus près des parties denses, & il en résulteroit une inégalité dans la révolution