Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/174

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diurne, en sorte qu’à la surface de la terre nous remarquerions de l’inégalité dans le mouvement apparent des fixes, elles nous paroîtroient se mouvoir beaucoup plus vîte ou beaucoup plus lentement au zénith qu’à l’horizon, selon que nous serions posez sur les parties denses ou légères du globe ; cet axe de la terre ne passant plus par le centre de grandeur du globe, changeroit aussi très-sensiblement de position : mais tout cela n’arrive pas, on sçait au contraire que le mouvement diurne de la terre est égal & uniforme, on sçait qu’à toutes les parties de la surface de la terre les étoiles paroissent se mouvoir avec la même vîtesse à toutes les hauteurs, & s’il y a une nutation dans l’axe, elle est assez insensible pour avoir échappé aux observateurs ; on doit donc conclurre que le globe est homogène ou presque homogène dans toutes ses parties.

Si la terre étoit un globe creux & vuide dont la croûte n’auroit, par exemple, que deux: ou trois lieues d’épaisseur, il en résulteroit 1° que les montagnes seroient dans ce cas, des parties si considérables de l’épaisseur totale de la croûte, qu’il y auroit une grande irrégularité dans les mouvemens de la terre par l’attraction de la lune & du soleil ; car quand les parties les plus élevées du globe, comme les Cordillières, auroient la lune au méridien, l’attraction seroit beaucoup plus forte sur le globe entier que quand les parties les plus basses auroient de même cet astre au méridien. 2° L’attraction des montagnes seroit beaucoup plus considérable qu’elle ne l’est en comparaison