Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/181

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irrégulières que régulières, on ne doit pas faire d’hypothèse sur cela, ni supposer, comme on l’a fait, que les méridiens sont des ellipses ou d’autres courbes régulières ; d’où l’on voit que quand on mesureroit successivement plusieurs degrés de la terre dans tous les sens, on ne seroit pas encore assuré par-là de la quantité d’applatissement qu’elle peut avoir de moins ou de plus que de la 230me partie.

Ne doit-on pas conjecturer aussi que si l’inclinaison de l’axe de la terre a changé, ce ne peut être qu’en vertu des changemens arrivez à la surface, puisque tout le reste du globe est homogène, que par conséquent cette variation est trop peu sensible pour être aperçue par les Astronomes, & qu’à moins que la terre ne soit rencontrée par quelque comète, ou dérangée par quelqu’autre cause extérieure, son axe demeurera perpétuellement incliné comme il l’est aujourd’hui, & comme il l’a toûjours été ?

Et afin de n’omettre aucune des conjectures qui me paroissent raisonnables, ne peut-on pas dire que comme les montagnes & les inégalités qui sont à la surface de la terre, ont été formées par l’action du flux & reflux, les montagnes & les inégalités que nous remarquons à la surface de la lune, ont été produites par une cause semblable ; qu’elles sont beaucoup plus élevées que celle de la terre, parce que le flux & reflux y est beaucoup plus fort, puisqu’ici c’est la lune, & là c’est la terre qui le cause, dont la masse étant beaucoup plus considérable que celle de la