Page:Buffon - Histoire naturelle, 1st edition, vol. 1, 1749.djvu/182

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lune, devroit produire des effets beaucoup plus grands si la lune avoit, comme la terre, un mouvement de rotation rapide par lequel elle nous présenteroit successivement toutes les parties de sa surface ; mais comme la lune présente toûjours la même face à la terre, le flux & le reflux ne peuvent s’exercer dans cette planète qu’en vertu de son mouvement de libration par lequel elle nous découvre alternativement un segment de sa surface, ce qui doit produire une espèce de flux & de reflux fort différent de celui de nos mers, & dont les effets doivent être beaucoup moins considérables qu’ils ne le seroient si ce mouvement avoit pour cause une révolution de cette planète autour de son axe, aussi prompte que l’est la rotation du globe terrestre.

J’aurois pû faire un livre gros comme celui de Burnet ou de Whiston, si j’eusse voulu délayer les idées qui composent le système qu’on vient de voir, & en leur donnant l’air géométrique, comme l’a fait ce dernier Auteur, je leur eusse en même temps donné du poids ; mais je pense que des hypothèses, quelque vrai-semblables qu’elles soient, ne doivent point être traitées avec cet appareil qui tient un peu de la charlatanerie.


A Buffon, le 20 Septembre 1745.