particuliers, c’est à la vérité, & comme nous l’avons dit, le but essentiel qu’on doit se proposer d’abord ; mais il faut tâcher de s’élever à quelque chose de plus grand & plus digne encore de nous occuper, c’est de combiner les observations, de généraliser les faits, de les lier ensemble par la force des analogies, & de tâcher d’arriver à ce haut degré de connoissances où nous pouvons juger que les effets particuliers dépendent d’effets plus généraux, où nous pouvons comparer la Nature avec elle-même dans ses grandes opérations, & d’où nous pouvons enfin nous ouvrir des routes pour perfectionner les différentes parties de la Physique. Une grande mémoire, de l’assiduité & de l’attention suffisent pour arriver au premier but ; mais il faut ici quelque chose de plus, il faut des vûes générales, un coup d’œil ferme & un raisonnement formé plus encore par la réflexion que par l’étude ; il faut enfin cette qualité d’esprit qui nous fait saisir les rapports éloignez, les rassembler & en former un corps d’idées raisonnées, après en avoir apprécié au juste les vrai-semblances & en avoir pesé les probabilités. C’est ici où l’on a besoin de méthode pour conduire son esprit, non pas de celle dont nous avons parlé, qui ne sert qu’à arranger arbitrairement des mots, mais de cette méthode qui soûtient l’ordre même des choses, qui guide notre raisonnement, qui éclaire nos vûes, les étend & nous empêche de nous égarer. Les plus grands Philosophes ont senti la nécessité de cette méthode, & même ils ont voulu nous en donner
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