toire naturelle comprend, indépendamment de l’histoire des animaux, des plantes, et des minéraux, l’histoire du ciel et de la terre, la médecine, le commerce, la navigation, l’histoire des arts libéraux et mécaniques, l’origine des usages, enfin toutes les sciences naturelles et tous les arts humains ; et ce qu’il y a d’étonnant c’est que dans chaque partie Pline est également grand. L’élévation des idées, la noblesse du style, relèvent encore sa profonde érudition : non seulement il savoit tout ce qu’on pouvoit savoir de son temps, mais il avoit cette facilité de penser en grand qui multiplie la science ; il avoit cette finesse de réflexion, de laquelle dépendent l’élégance et le goût, et il communique à ses lecteurs une certaine liberté d’esprit, une hardiesse de penser, qui est le germe de la philosophie. Son ouvrage, tout aussi varié que la nature, la peint toujours en beau : c’est, si l’on veut, une compilation de tout ce qui avoit été écrit avant lui, une copie de tout ce qui avoit été fait d’excellent et d’utile à savoir ; mais cette copie a de si grands traits, cette compilation contient des choses rassemblées d’une manière si neuve, qu’elle est préférable à la plupart des ouvrages originaux qui traitent des mêmes matières.
Nous avons dit que l’histoire fidèle et la description exacte de chaque chose étoient les deux seuls objets que l’on devoit se proposer d’abord dans l’étude de l’histoire naturelle. Les anciens ont bien rempli le premier, et sont peut-être autant au dessus des modernes par cette première partie, que ceux-ci sont au dessus d’eux par la seconde ; car les anciens ont très bien traité l’historique de la vie et des mœurs des